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Boyer Charles, pilote de chasse (1918-1947).



Tragique destin que celui de cet aviateur, pilote de chasse, né le 27 février 1918 à Champagnac, commune de Rochechouart.
Sergent-pilote à la déclaration de guerre en 1939, il eut une conduite et un courage admirables au cours de la campagne 1939-1940, et abattit plusieurs avions ennemis au cours des combats qu’il livra, et ce malgré la supériorité écrasante en nombre et en armement de l’adversaire.
Son action continuera à la fin de la guerre, en 1944, comme chef de patrouille dans l’aviation côtière. Plusieurs fois blessé, son comportement au combat lui vaut de nombreuses citations et décorations dont la médaille militaire et la croix de guerre avec étoile de vermeil.
Hélas, le destin qui l’avait épargné durant la période de la guerre, ne fut pas aussi clément, en cette funeste journée du 19 juin 1947.
Appartenant à la 4ème escadre de chasse “Dauphiné”: de la base aérienne de Strasbourg, et envoyé en occupation en Allemagne, il trouvait la mort dans un accident à l’atterrissage à Niedermendeg, alors qu’il était en service commandé. Il totalisait 1300 heures de vol dont 210 de vol de guerre.
Sa dépouille ramenée d’Allemagne, ses obsèques ont eu lieu en l’église paroissiale de Rochechouart le 27 juin 1947, et l’inhumation au cimetière de Rochechouart devant une foule considérable.
Les honneurs militaires avaient été rendus à Niedermendeg (Allemagne). Devant la dernière demeure du défunt, le représentant de ses compagnons d’armes a énuméré ses citations et ses faits de guerre.
La légion d’honneur lui sera décernée à titre posthume.



Les citations et faits de guerre





Ordre Numéro 11 du Général commandant le groupement 23 :
-Cette citation comporte l’attribution de la Croix de Guerre avec étoile de bronze-
Citation à l’ordre de la brigade aérienne :
“Jeune pilote plein d’audace et d’allant. Le 12 mai 1940, son chef de patrouille ayant été obligé de rompre le combat, a poursuivi seul les attaques contre un avion ennemi qu’il a été contraint d’ abandonner faute de munitions, mais nettement désemparé.”
Ordre général numéro 32 du Général commandant zone d’opérations aériennes “N” :
-Cette citation comporte l’attribution de la Croix de Guerre avec étoile de vermeil-
À l’ordre de l’aviation de chasse :
“Jeune pilote qui s’est signalé au groupe par de brillantes qualités de courage et d’adresse. Le 11 mai 1940, a participé à l’attaque d’un Heinkel III qui a été probablement abattu. Le 12 mai 1940, a épuisé toutes ses munitions sur un Dornier 17 qui a paru sérieusement touché. Le même jour, au cours d’une autre sortie, a engagé un combat contre un Junkers 88 qu’il n’a abandonné qu’après l’avoir désemparé et déchargé de nouveau toutes ses munitions.”
Ordre général numéro 32 du Général commandant la zone d’opérations aériennes Nord :
-Cette citation comporte l’attribution de la Croix de Guerre avec étoile de vermeil-
À l’ordre de l’aviation de chasse :
“Sous-officier pilote remarquable par son courage et son entrain. Le 15 mai 1940 a participé à un combat contre un ennemi dix fois supérieur en nombre, loin dans les lignes ennemies. Pris à partie par quatre avions de chasse ennemis, a réussi longtemps à déjouer leurs attaques en vol rasant. Son avion ayant pris feu, a réussi à sauter en parachute. Durant son retour par voie de terre, a participé dans une voiture de tourisme à la poursuite de deux chenillettes et moto side-car ennemies dont les occupants furent tués ou faits prisonniers.”
Médaille militaire :
“Très jeune sous-officier. Dès son arrivée au groupe, s’est distingué par des qualités d’allant splendides. Au cours des combats qu’il a livrés, a contribué à abattre trois avions ennemis. Très grièvement blessé lors d’un mitraillage de son terrain.”
“Déjà trois fois cité.”
Ordre numéro 1 du commandant de l’aviation côtière :
-Référence numéro 1118/AC3 EMGA du 12 mai 1944-
À l’ordre de la division aérienne :
“Très brillant pilote de chasse, d’une ardeur incomparable. Jeune chef de patrouille. Le 23 février 1944, a intercepté un J.U. 88 à 70 kms au large des côtes, dans des conditions atmosphériques très défavorables, a poursuivi cet avion dans les nuages, le tirant à bout portant, avant qu’il ne disparaisse complètement. Totalise depuis 7 mois, 170 heures de vol de guerre en aviation côtière.”
Légion d’honneur à titre posthume : -Référence annexe 1 à circulaire numéro 1043/SPM/RS du 9 avril 1945-
“Officier chef de patrouille hors de pair, moniteur de tout premier ordre, ayant la passion de son métier. Remarquable exemple pour tous les pilotes de l’escadrille. Titulaire de la médaille militaire et de cinq citations, totalisait 1300 heures de vol dont 210 de vol de guerre. A trouvé la mort en service aérien commandé, le 19 juin 1947.”