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L’Indochine  -  L’Algérie

Ce sont les combattants oubliés de guerres qui n’en portaient pas le nom :
“Reconquête” pour l’Indochine, “Opérations de maintien de l’ordre” pour l’Algérie... Pourtant nombreux sont ceux qui ont fait le sacrifice de leur vie et sont “morts pour la France” dans ces contrées lointaines.
Ces derniers sont pourtant aujourd’hui oubliés, presque montrés du doigt par des politiciens ou d’autres, qui, toute honte bue, sont souvent des sympathisants de partis politiques, qui, sous la 4ème république, ont été les instigateurs de ces conflits et de ces évènements tragiques.
Un appelé du contingent qui recevait à cette époque sa feuille de route pour effectuer son service militaire en Algérie, pour la durée légale et très souvent au-delà, avait-il le choix et pouvait-il dire non ?
En ce qui concerne la commune de Rochechouart, il est très difficile (peut-être en partie pour les raisons évoquées précédemment) de retrouver la trace de ces victimes de leur devoir fauchées en pleine jeunesse.
Je me suis adressé pourtant à plusieurs reprises au siège de la F.N.A.C.A. (Fédération Nationale des Anciens Combattants en Algérie) de Paris (“Mémoire et Histoire”), pour tenter d’obtenir une liste exhaustive des victimes de ces évènements pour notre commune. Je n’ai malheureusement reçu aucune réponse de leur part.
À Rochechouart, malgré les promesses faites par les autorités de l’époque sur les cercueils des victimes, les mentions n’existent pas sur le monument aux morts (2021), à une exception près, on ne sait pour quelle raison !
Cette modeste page (très certainement incomplète), a pour seule ambition de retrouver la trace de ces sacrifiés oubliés, et tenter de les extraire de l’ombre...
Tout document et (ou) information complémentaire seront les bienvenus et contribueront à enrichir cette page, qui évoluera donc au fil du temps.






FERIGNAC Maurice, décédé en 1947





Curieusement, le nom de Ferignac Maurice, disparu en 1947 en Indochine, est le seul qui figure sur le monument aux morts de Rochechouart (2021).
Le sergent-chef Maurice Ferignac de la 71ème compagnie du quartier général, est décédé d’une maladie contractée dans cette région lointaine, le 12 août 1947, à l’hôpital de Lanessan (Vietnam), à l’âge de 23 ans.







GIRY Pierre-François, tombé en 1948



Le 2ème classe Pierre Giry, du 2ème régiment d’infanterie coloniale, est décédé des suites de ses blessures à Hoa Dong Sadu, le 10 juin 1948, à l’âge de 21 ans.
La dépouille mortelle de Pierre-François Giry, mort pour la France en Indochine, est arrivée le jeudi 7 juin 1951 dans notre ville.
La cérémonie religieuse a eu lieu ce même jour à 9 heures 30 en présence d’une délégation d’anciens combattants.
L’inhumation s’est déroulée au cimetière de Rochechouart.







SOURY-LAVERGNE Pierre, tombé en 1950







Né à Rochechouart le 25 septembre 1926, Pierre Soury-Lavergne a fait ses études à l’école libre de Rochechouart, puis au collège Notre-Dame de Guéret.
Reçu à l’école militaire de Coëtquidan, il en est sorti en très bon rang et a fait le choix de “la cavalerie” comme arme.
Très ardent, d’un patriotisme très élevé, et particulièrement courageux, il est allé sur sa demande en Indochine.
Là, il s’est fait remarquer par sa bravoure en sollicitant à plusieurs reprises les missions les plus périlleuses.
Le 6 septembre 1950, à Bien Hoa en Cochinchine, il s’est élancé à découvert à la tête de sa section, à l’attaque d’un groupe ennemi caché dans la brousse.
Une balle tirée à quelques mètres l’a atteint au cou, et il s’est effondré mortellement touché, donnant ainsi courageusement sa vie, pour la France, face à l’ennemi.
Il était déjà titulaire de la croix de guerre des T.O.E..
Les obsèques religieuses ont lieu le 7 septembre à Bien Hoa (Cochinchine).
Sa dépouille mortelle est rapatriée en France le 7 janvier 1952, avant son transfert à Rochechouart.
Les obsèques définitives sont organisées à Rochechouart le 5 février 1952, à l’église paroissiale. Le corps, transporté en camion de Limoges, était accompagné d’un piquet en armes qui a rendu les honneurs à l’arrivée à Rochechouart.
Après l’absoute, le corps a été conduit au cimetière de la ville, entouré du piquet d’honneur, l’arme sous le bras. Les cordons du poële étaient tenus par le commandant Gibert, ancien chef et ami du défunt, le docteur Grézillier, M. Couret et M. Angel Contamine.
Le deuil était conduit par Mesdames Marie-Henriette et Françoise Soury-Lavergne, religieuses filles de Notre-Dame, ses soeurs, et M. Xavier Soury-Lavergne, son cousin germain, suivis de nombreux parents et amis.
Dans l’assistance, particulièrement nombreuse, se trouvaient le représentant du Préfet de la Haute-Vienne et du Sous-Préfet de Rochechouart, des officiers délégués du Colonel commandant la subdivision militaire de Limoges, M. le maire de Rochechouart, les autorités civiles et militaires de notre ville, ainsi que deux importantes délégations du pensionnat Beaupeyrat de Limoges et du collège Notre-Dame de Guéret.
Au cimetière, les jeunes filles du pensionnat Beaupeyrat conduites par Mme la Supérieure ont interprété un émouvant “Ce n’est qu’un au revoir” avant la dispersion de la foule.







BARBIER DE PRÉVILLE Gilles, tombé en 1952








Issu d’une vieille famille Rochechouartaise, Barbier de Préville Gilles fait ses études à Paris de 1943 à 1944. Après la guerre, il est élève officier de l’École Spéciale Militaire de Saint-Cyr.
Lieutenant au 2ème bataillon étranger de parachutistes, il est envoyé en Indochine. Il trouve la mort, à Donc Ky (Tonkin) à l’âge de 26 ans.
Chevalier de la Légion d’Honneur, il est titulaire de la croix de guerre 1939-1945, de la croix de guerre des T.O.E. avec palme (2 citations), de la médaille coloniale.
Citation à l’ordre de l’armée :
“Jeune officier au caractère droit et affirmé, qui a donné durant ses deux séjours en Indochine où il servait comme volontaire, de multiples preuves de son audace réfléchie et de sa bravoure au cours des nombreux combats auxquels il a pris part.
Magré sa jeunesse, était déjà, un chef accompli au prestigieux rayonnement.
Est tombé en héros face à l’adversaire le 23 février 1952, devant le village de Dong Ky (province de Bac Ninh) à la tête du commando numéro 10, forçant l’admiration générale par son attitude résolue et son courage.”

Le nom de Gilles Barbier de Préville est gravé sur le monument aux morts de Pressignac (16) et celui de La Croisille sur Briance (87), sur une plaque à l’intérieur de la chapelle de Bazas (33), sur une plaque de la chapelle du collège de Lestelle-Bétharram et sur le monument aux morts de la Légion Étrangère dans le cimetière près du village de Puyloubier, qui recense tous les officiers de cette arme morts au combat.

Sources et photo : memorialgenweb.org



En hommage à sa bravoure, le commando numéro 10 à la tête duquel il a trouvé la mort, sera renommé le commando “De Préville”.



Inscription sur le monument aux morts de Pressignac (16), près de Rochechouart.



Inscription sur le monument aux morts de La Croisille sur Briance.







DU CHOUCHET André, tombé en 1952







Né le 23 janvier 1929 André Du Chouchet a fait ses études d’officier à l’école Saint-Maixent. Il est volontaire pour l’Indochine au 22ème Régiment d’Infanterie Coloniale.
Sous-lieutenant et chef d’un groupe d’intervention, il est tué le 11 mars 1952 en Indochine à l’âge de 23 ans.
Par décret en date du 23 août 1952, il est nommé au grade de chevalier de la Légion d’Honneur à titre posthume :
“Jeune officier de réserve ardent et courageux, chef de section de tête d’un groupement, le 11 mars 1952, dans la région d’Hat Dieh (sud-vietnam), a bousculé un élément rebelle au cours d’un premier accrochage. Poursuivant sa progression, il est tombé peu après dans une forte embuscade et il est mortellemenr frappé par une rafale d’arme automatique, en entraînant ses hommes à l’assaut dans un élan magnifique. Il a ainsi donné le plus bel exemple à sa troupe et par son sacrifice, a évité des pertes sévères à sa colonne.”
Cette citation comporte l’attribution de la croix de guerre des T.O.E. avec palme.
Le corps rapatrié, les obsèques ont lieu le samedi 29 mai 1954 à 10 heures 30 en l’église paroissiale de Rochechouart.
André Du Chouchet est le fils du commandant d’artillerie Joseph Du Chouchet, grand blessé de la guerre 1914-1918, officier de la Légion d’Honneur, dont un autre de ses fils a disparu au combat, tandis qu’un troisième, officier, part également dans les jours qui suivent au Moyen-Orient. M. Joseph Du Chouchet est le neveu du général Auguste Du Chouchet, officier de la Légion d’Honneur.
Après la cérémonie religieuse, le long cortège s’est rendu lentement au cimetière de la ville en suivant le char orné de gerbes et couronnes, les cordons tenus par des jeunes dont trois anciens d’Indochine.
En tête se trouve une délégation des anciens C.E.F.E.O. et des forces françaises d’Indochine avec leur drapeau.
Les gendarmes forment la haie tout au long du parcours. Ils ont rendu les honneurs et présenté les armes à l’entrée du cimetière. De nombreux officiers généraux et supérieurs sont présents.







GIRARD Yves Laurent, tombé en 1954



Le sergent-chef d’infanterie Girard Yves Laurent (8ème Tabor Marocain, 45ème goumier) est mort au champ d’honneur le 23 juillet 1954 à Ban Pha Nap au Laos, à l’âge de 28 ans.
C’est lors de son deuxième séjour en Indochine, que ce militaire a trouvé une mort glorieuse lors des derniers combats.








Les actes de bravoure



Sergent SOURY Jean-Marie :

Le sergent Soury Jean-Marie est engagé volontaire au 9ème zouaves le 1er avril 1953, parti en Indochine le 1er mai 1953.
Citations obtenues à l’ordre de la brigade et à l’ordre du corps d’armée :

1- Citation T.O.E. à l’ordre de la brigade avec étoile de bronze :
“Chef de section de commando de supplétifs, s’est particulièrement distingué le 6 décembre 1953, lors d’une très forte embuscade rebelle à Thy-Tao (Nord-Vietnam), en permettant à sa section de se dégager sans perte, sous un feu violent d’armes automatiques et de mortiers adverses”.

2- Citation T.O.E. à l’ordre du corps d’armée avec étoile de vermeil et la croix de guerre T.O.E. :
“Jeune gradé remarquable de courage et de bravoure. Chef de section de supplétifs, vient encore de se distinguer le 23 mars 1954, lors de la prise du village de Ha-Trang (Nord-Vietnam).
A réussi, malgré un feu violent d’armes automatiques rebelles, à pénétrer dans les positions adverses, et bien que blessé, a refusé son évacuation, contribuant ainsi au succès total de la manoeuvre”.
Le sergent Jean-Marie Soury est titulaire en outre, de la médaille des blessés et de la médaille coloniale.











FILLEUL Maurice, décédé en 1955



Le sergent Maurice Filleul du 10ème bataillon de chasseurs à pied, est mort le 26 avril 1955 à Zarouria (ex département de Constantine -Algérie-)









GRÉZILLIER Jean-François, tombé en 1955





Né à Rochechouart en 1929, ancien élève de l’école libre de cette même ville et de l’école Notre-Dame de Guéret, Jean-François Grézillier obtient son diplôme de l’école supérieure d’agriculture de Purpan à Toulouse.
Il part en 1954 au Maroc pour le centre des moniteurs agricoles de Fès.
Mobilisé à sa sortie du centre, il était en service comme Maréchal des Logis au Train des équipages, lorsqu’il fut tué à Fès le 12 octobre.
Ses obsèques ont lieu à Fès le 15 octobre et les honneurs militaires lui ont été rendus.
Le 12 juin 1957 se sont déroulés en l’église de Saint-Auvent les obsèques défintives en présence de nombreux amis de la famille. Il repose depuis cette date au cimetière de ce village.







GAYOT Léon, décédé en 1956







Né le 10 avril 1927, Gayot Léon fréquente l’école communale de Rochechouart. À sa sortie, à 14 ans, il entre comme apprenti aux établissements “Proust Michel et Cie”.
Après le décès de son père en 1937, le jeune Gayot quitte la manufacture de chaussures en raison du chômage et se retrouve en 1942 dans l’Indre comme ouvrier agricole.
Bien que très jeune, il rejoint le maquis, et avec l’unité qui l’a accueilli, il va participer à toutes les opérations de harcèlement contre les unités allemandes venant du sud-ouest et qui essayent de rejoindre la Normandie.
La guerre gagnée, Léon Gayot se marie et deux enfants naissent de cette union. Il se fixe en Loire Atlantique où il travaille dans une entreprise de chantiers maritimes. Mais l’entreprise fait faillite.
On demande des volontaires pour l’Indochine. Il s’engage au 2ème R.I.C.. Après un court séjour à Toulon, il rejoint son unité au Tonkin.
Durant deux ans, il va mener cette vie de guerre contre les ombres meurtrières, dans une nature hostile et sous un climat qui ronge et qui tue.
Sa brillante conduite lui vaut la croix de guerre des théatres d’opérations extérieures.
Il rentre en France, et son congé expiré, sur sa demande, il rejoint l’Algérie où il est affecté au 11ème R.I.C. qui opère dans la région de Bougie.
C’est de nouveau pour lui, la guerre sournoise d’embuscades. Il est chargé d’un engin blindé.
Le 21 décembre 1956, à 19 heures 30, circulant en convoi en service commandé sur la route de Sidi-Aich à Adekar, son scoot-car tombe dans un ravin de 15 mètres. Malgré les secours et les soins, il meurt à l’hôpital militaire de Bougie le même jour.
Ses obsèques ont lieu dans cette ville en présence de toutes les autorités civiles et militaires.
Le vendredi 19 juillet 1957, son corps est rapatrié à Rochechouart.
Le lendemain, samedi 20 juillet, les émouvantes obsèques de ce militaire ont lieu à 8 heures 30 dans l’église remplie par une foule énorme.
Pour l’accompagner à sa dernière demeure, les anciens combattants précèdent le cortège. M. Marcel Pont, maire, officier de la Légion d’Honneur, M. Gaston Delavie, ancien maire, sont à la tête de l’importante délégation de la F.O.P. derrière le drapeau porté par Ernest Bouquet.
Le deuil est conduit par la mère, frères, soeur, beau-frère et belle soeur du défunt. Le char funèbre est fleuri de gerbes et couronnes. Quatre sous-officiers de la gendarmerie encadrent le corbillard. Un capitaine représentant la subdivision de Limoges, M. Brunet, lieutenant de gendarmerie, commandant la section de Rochechouart, M. Vidaud, Maréchal-des-Logis Chef de la brigade de gendarmerie de Rochechouart, et la foule de parents et d’amis suivent le deuil.
Promesse est faite que son nom sera gravé sur le monument aux morts de la ville, à la suite des héros des guerres de 1914-1918 et 1939-1945 qui sacrifièrent leur vie pour que la France vive....



Une des dernières lettres envoyées par Léon Gayot, le “marsouin”, comme l’appelaient affectueusement ses amis (appellation triviale des militaires servant dans l’infanterie coloniale), quelques jours avant sa mort.







Les actes de bravoure



Sous-lieutenant GRANET Bernard :

Le sous-lieutenant Granet Bernard, du 8ème régiment de parachutistes coloniaux a été l’objet d’une citation élogieuse à l’ordre du corps d’armée.

“Jeune officier qui a toujours montré de solides qualités de chef et d’entraîneur d’hommes. A su par son attitude, galvaniser ses hommes au cours d’un engagement le 1er novembre 1957, dans le secteur de Saint-Charles (nord Constantinois).
Sa section étant accrochée par une bande fortement retranchée dans les rochers, n’a pas hésité sous un feu violent, à se porter en avant, abattant un rebelle, récupérant son arme, forçant l’adversaire à décrocher, permettant ainsi à une unité voisine de l’intercepter et de mettre dix-huit rebelles hors de combat.
A été blessé au cours de l’engagement.”
Cette citation comporte l’attribution de la croix de la valeur militaire avec étoile de vermeil.

LOUSTAUD Henri :

Loustaud Henri, soldat de 2ème classe, blessé en Algérie.

A reçu la médaille de la valeur militaire avec étoile de bronze.
Cette distinction lui a été remise le 26 mars 1958, lors d’une prise d’armes au quartier Marceau à Limoges.




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