Retour page d’accueil

Le lavoir historique







Le travail des lavandières au bord de la “Graine” au lieu-dit “L’Oiseau Bleu”

À une époque pas si lointaine, il en fallait du courage aux femmes de Rochechouart pour assurer la corvée de lavage du linge ! Il fallait dévaler les pentes abruptes conduisant à la rivière avec des brouettes ou des chariots lourdement chargés. Après le lavage accompli souvent dans l'eau glaciale de la rivière l’hiver, le retour vers le foyer s’avérait encore plus pénible avec la rude montée du “Chemin Neuf” ou bien celle des remparts.



Le pré de “La Fuie” (au premier plan) au début du 20ème siècle et l’emplacement où sera construit le lavoir municipal quelques années plus tard

Le 15 juin 1929 lors du conseil municipal, Jean Parvy, maire de Rochechouart, évoque pour la première fois la possibilité de construction d’un lavoir municipal, pratique et à l’abri des intempéries, avec disposition d’un plancher pour permettre de laver debout.
Ce projet faisait partie d’un plan plus général et moderne d’adduction d’eau potable répondant aux besoins de la population, avec des prises d’eau publiques, des bouches d’incendie et un établissement de bains-douches.




  Retour haut de page

Les premières difficultés




Vue actuelle du lavoir côté “Allées”

Très rapidement le choix de l’emplacement de construction se porte sur une portion du pré de “La Fuie”, au bas des “Charmilles” et près de l’entrée des “Allées”.
Le terrain appartient à M. François Chaleix, propriétaire-agriculteur à “La Maillerie”. Ce dernier, contacté, dicte ses conditions pour la vente.
Ces conditions sont lues lors du conseil municipal du 16 février 1930 :
M. Chaleix est prêt à céder gratuitement le terrain, mais il impose des conditions très onéreuses pour la commune, à savoir la construction d’une canalisation qui traverserait tout son pré pour desservir ses bâtiments d’habitation.
L'assemblée décide alors de ne pas donner suite au projet si M. Chaleix maintient ses exigences.
Le 27 septembre 1931, aucune solution n’est encore trouvée et le conseil municipal évoque d’autres emplacements possibles de construction du lavoir : le haut des “Charmilles” ou bien à proximité des halles.


  Retour haut de page

La situation se débloque enfin



À la date du 8 novembre 1931 le conseil municipal obtient enfin des époux Chaleix, une promesse de vente moyennant le paiement de 2000 francs, en échange de 200 m2 de terrain à prendre dans leur pré de “La Fuie”, où sera installé le lavoir-rinçoir municipal.
Les clauses de cette vente sont lues et acceptées par le conseil lors de sa réunion du 5 décembre 1931 qui donne tous les pouvoirs à M. Jean Parvy, maire, pour signer en temps opportun l’acte à intervenir et remplir toutes les formalités règlementaires.
Les plans et la construction du lavoir sont confiés à M. Masse, ingénieur.
Le lavoir construit sera utilisé pendant plus de 30 années pour la satisfaction de tous, y compris des enfants qui l’utilisaient comme patinoire lors de certaines froides journées d’hiver ! Puis, au cours des années 1960, la machine à laver le linge a peu à peu remplacé cet ouvrage qui avait rendu tant de services aux femmes de notre ville et qui sera au fil du temps laissé à l’abandon...


Vue actuelle du lavoir côté “Puy du Moulin”



  Retour haut de page

L’ancien lavoir, patrimoine historique de la ville, doit être protégé



C’est vrai, il n’a pas fière allure aujourd’hui (janvier 2017) notre lavoir, abandonné on ne sait pour quelle raison, par toutes les municipalités qui se sont succédées depuis la fin de son utilisation par les habitantes de la ville... Il aurait pu constituer pourtant, à peu de frais, au fil de ces années, un atout indéniable à proximité immédiate des “Allées”, des “Charmilles” et du château.
Une toiture refaite, un nettoyage et quelques fleurs (la dynamique société des “Amis des Fleurs” aurait fort bien rempli cette tâche) lui auraient rendu incontestablement toute son élégance.
Les villages qui nous entourent ont considéré sans exception que la présence d’un tel bâtiment était une richesse et que ce dernier devait être mis en valeur et protégé (voir clichés ci-dessous de quelques exemples).
Le lavoir historique de la ville de Rochechouart fait partie intégrante de notre patrimoine et il est de notre devoir de le transmettre dans le meilleur état à nos descendants. Il est le symbole et le témoin du rude travail des femmes au début du 20ème siècle et, à ce titre, ne doit être ni détruit, ni défiguré, ni détourné de sa fonction première.
Souvenons nous des grossières erreurs commises, malheureusement de façon irrémédiable, avec la destruction de la gare du tramway, qui constituerait actuellement avec l’ancienne gare du P.O. un ensemble unique et envié, ces inscriptions sur la façade de l’hôtel des Postes finement sculptées par les frères Honorat dans les années 1930 et détruites au burin pour la simple raison que les services postaux avaient changé de nom !!! Ces erreurs commises et ces actions irréversibles ne doivent plus être permises aujourd’hui...






Quelques beaux exemples ... à méditer !



Nos voisins de Massignac (16) : une rénovation exemplaire



Chez nos voisins de Massignac, le beau lavoir historique a été rénové avec le plus grand respect de la construction originale, de son histoire et de ses anciennes fonctionnalités.
Accrochés à l’une des poutres maîtresses, les outils de la lavandière (battoir et “selle” ou planche à laver) figurent en bonne place et rappellent ce pénible travail accompli par les femmes il n’y a pas si longtemps...
Un panneau explicatif, bien documenté explique en détail les différentes phases à accomplir pour la lessive “la budjedo”, ainsi que l’historique de la construction des lavoirs publics à la fin du 19ème siècle.











<


  Retour haut de page