On nous avait dirigés, en rangs, de lécole vers le château, puis, on nous avait alignés sous les arcades tout près de létroite entrée.
La cour intérieure avait été investie. Un micro sur pied avait été placé au centre des arcades principales, face à la population. Des agents de sécurité étaient postés en haut des tourelles dangle du château.
Nous avons attendu jusquà ce que les mouvements de la foule nous fassent comprendre que le cortège nétait pas loin.
Et puis il est apparu, immense, entouré des officiels et de ses gardes du corps.
Après avoir fendu la foule, serré des mains, il sest approché du micro, a prononcé un court discours, vantant la beauté du site, puis il est passé devant nous pour repartir. Il sest arrêté, a fait demi-tour en murmurant ces mots : Jallais vous oublier..., et il a tendu ses longs bras au-dessus de nos têtes. Nos mains ont accroché les siennes, ses bras, ses poignets, et il sest éloigné....Le long cortège de voitures a quitté Rochechouart et disparu dans la direction dOradour sur Vayres.
Le samedi 19 mai 1962, Rochechouart était une des étapes dun voyage en province du chef de létat, voyage qui devait durer quatre jours du 17 mai au 20 mai 1962.
Après son arrivée à Figeac, le jeudi 17 mai, le général était passé à Cahors puis à Brive et Tulle.
Le lendemain, le cortège devait traverser Ussel, Aubusson, puis se rendre à Guéret, chef-lieu du département de la Creuse.
Le samedi 19 mai après la traversée de La Souterraine, Bessines, Châteauponsac, un déjeuner à Bellac, la suite présidentielle devait sarrêter à Oradour sur Glane puis traverser Saint-Junien avant larrêt à Rochechouart.
On apprendra plus tard quun commando de lO.A.S. projetait dassassiner le chef de létat à Tulle au moyen dun fusil à lunette. Ce projet appelé par ses initiateurs opération chamois, avait été abandonné car la police avait eu vent de laffaire.
Le 22 Août de cette même année, le général devait échapper de justesse à un nouvel attentat au Petit-Clamart près de Paris.
Sortant de sa voiture criblée de balles, il prononça ces mots : Les maladroits... !!!
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