Lhistoire des Nouvelles Galeries, cest lhistoire dune famille rochechouartaise sur deux générations.
Madame Petit-Villars Nicole, petite fille de Louis Villars fondateur des Nouvelles Galeries à Rochechouart et fille de Villars Raymond qui prendra la succession de Louis en 1956, nous retrace cet étonnant parcours :
En 1921, mon grand-père et ma grand-mère sinstallèrent rue Victor Hugo, dans un magasin voisin de la pharmacie Labour, face au Capitole.
Cétait un petit bazar où lon pouvait trouver beaucoup de choses pour la maison, la pêche et la chasse.
Vers 1935, mon grand-père acheta cinq petites boutiques installées à langle de la rue Jean Parvy et de la place de léglise. (pâtisserie, bar, café, restaurant). Il fit communiquer tout cet ensemble mitoyen pour créer un seul magasin. Les travaux durèrent environ trois ans.
Cette totale rénovation sétendait sur 220 m2 par niveau (deux pour le commerce, un troisième pour lhabitation), avec une annexe pour le stockage et un atelier.
On se rend compte de limportance pour lépoque de ces futures Nouvelles Galeries. Cétait un peu une révolution pour Rochechouart et les environs, car cétait le premier magasin à entrée libre.
Les clients affluaient de la ville et de la campagne pour acheter des meubles, de la mercerie, de la parfumerie, des produits dentretien, de la quincaillerie, du matériel électrique, des jouets et les célèbres fauteuils en chataîgnier du limousin.....
Mon grand-père avait toujours des idées nouvelles à propos du commerce. Ainsi, il créa sa propre marque de machines à coudre : Perlios.
Ces machines étaient à pédale, vendues avec leur meuble en marqueterie. Il les équipait gratuitement pour la reprise et la broderie, fidèle à la devise du magasin : du luxe, de la qualité, des prix bas...
Le service dépannage était également assuré par un atelier à larrière du magasin, où travaillaient ses deux fils (Raymond et Jacques) quil avait formés lui-même.
Mais la guerre est arrivée, avec son cortège de restrictions. Le commerce a continué, mais au ralenti.
Après la guerre, mon grand-père eut lidée déquiper ses machines dun moteur électrique. Il nen trouva pas en France. Cest en Allemagne quil acheta des moteurs Singer quil adapta sur ses machines Perlios. Cette réalisation, avec bien sûr les difficultés de laprès-guerre entraîna un beau succès pour les ventes.
Il créa également des machines spéciales pour les professionnels (tailleurs, fabricants de chaussures) : Ce furent les machines Saphir, équipées elles-aussi, de moteurs Singer.
Mon grand-père allait chaque année à la foire commerciale de Hanovre en Allemagne, pour découvrir les nouveautés et rencontrer ses fournisseurs.
Jai beaucoup dadmiration pour mon grand-père qui malheureusement est décédé lorsque je navais que six ans. Cétait un précurseur et un grand travailleur, ne ménageant pas son temps pour ses clients. Ma grand-mère, elle, soccupait de la vente au magasin, car son époux était souvent absent pour son travail.
Parmi les spécialités du magasin se développa également la vente et la réparation des fusils de chasse et des carabines. Les cartouches étaient également fabriquées à latelier par les deux fils de la maison. Cet atelier ne manquait pas de travail car il assurait le service après-vente des machines à coudre et des fusils de chasse.
Ma grand-mère vieillissait seule et les articles qui firent la renommée du magasin nétaient plus là. Latelier navait plus dactivités et sarrêta. Les deux fils furent contraints de séloigner : Jacques, voyageur de commerce et Raymond, transporteur, correspondant de la S.N.C.F..
Ma grand-mère a tenu son magasin jusquen 1956.
Cest un commerce déclinant que mes parents rachetèrent à ma grand-mère. Il a fallu beaucoup de travail, trouver de nouveaux fournisseurs et renouveler le stock un peu vieillot.
Peu à peu, le magasin se releva, les clients se fidélisèrent...La vente des machines à coudre stoppa mais mon père a assuré la continuité des dépannages pour les machines Perlios. Lorsque les pièces de rechange manquèrent, tout sarrêta. La vente des fusils de chasse et des cartouches se poursuivit encore pendant quelques années.
Le magasin prit le nom Les Galeries car la chaîne des Nouvelles Galeries sétait installée à Saint-Junien et à Limoges. Elle exigea que mes parents suppriment une partie du nom (non déposé) créé autrefois par mon grand-père.
Lâge de la retraite sonna pour mes parents. Tout le magasin et les dépendances furent mis en vente en 1985. Le stock fut liquidé peu à peu. Cétait la fin dune belle histoire.
Désormais, une très belle pharmacie sest installée à cet endroit, rénovant avec goût cet ensemble, où un autre commerce se poursuit désormais....
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