Retour page d’accueil

La chapelle de “Beaumoussou”


L’intérieur de la chapelle  -  Les sculptures extérieures  -  La cloche de Beaumoussou  -  “Charlot”, le compagnon du dernier voyage


La porte principale, côté ouest.



La “pierre des morts” ou “dépositoire” : quelques prières étaient récitées par le clergé devant le cercueil déposé sur cette table de pierre.

Sur la façade sud on peut deviner une petite entrée aujourd’hui murée : c’était la “porte des morts”. Par cette ouverture, le cercueil était introduit dans le sanctuaire.




La chapelle de “Beaumoussou”, localisée à environ 500 mêtres de l’église paroissiale de Rochechouart, se situait autrefois “hors les murs” de la ville fortifiée. Un chemin y conduisait à partir de la porte Marchedieu.
Le nom de “Beaumoussou” aurait pour origine “Maumoussou”, qui signifie “mauvais passage”, puis il aurait été transformé en “Bosmoussou” puis “Beaumoussou” à la suite de l’aménagement du chemin conduisant à la chapelle.
L’origine romane de l’édifice est bien exprimée par la porte centrale. En 1867, l’abbé Arbellot dans le “bulletin de la société archéologique et historique du limousin” écrit que la chapelle fut bâtie vers 1280 par Foucaud de Rochechouart, chanoine de Limoges, 6ème fils d’Aymeric VIII, vicomte de Rochechouart et de Marguerite de Limoges.
Il semblerait cependant que la construction soit beaucoup plus ancienne, bien antérieure au 13ème siècle, vraisemblablement 200 ans avant la date indiquée par Arbellot. De 1280, dateraient plutôt de profonds remaniements.
Il n’y a pas si longtemps les eaux de la fontaine “Maurian”, lieu de dévotions, s’écoulaient près de la chapelle. Du côté nord, se trouve un dépositoire ou “pierre des morts” qui fait également l’objet de dévotions.



L’intérieur de la chapelle


Visite virtuelle 360 degrés de la chapelle





La chapelle n’est pas ouverte au public, et, au fil du temps, une fine couche de poussière a recouvert le sol, les chaises, les objets, à la manière d’un linceul déposé à l’issue d’un ultime office..


La plaque de marbre en hommage aux morts pour la patrie.


La mémoire des chaises


C’est avec une grande émotion que l’on retrouve, gravés sur les dossiers des chaises, les noms des grandes familles rochechouartaises du tout début du 20ème siècle, comme si le temps s’était soudainement arrêté...

  Clichés C. Pierillas -reproduction interdite-




Le chemin de croix





Les 14 stations du chemin de croix sont représentées par de petits tableaux finement sculptés, accrochés aux murs intérieurs de la chapelle.

  Clichés C. Pierillas -reproduction interdite-






Les sculptures extérieures


Sculptées sur un corbeau, les armes de Rochechouart


Des sculptures sur modillons, qui ressemblent étrangement
à celles de la rue Bertrand Bourdeau



La cloche de Beaumoussou : son histoire.


Depuis fort longtemps on avait envisagé d’avoir une cloche au cimetière de Rochechouart.
En effet, on ne pouvait annoncer au son des cloches les cérémonies qui se déroulaient à la chapelle du cimetière.
En cette fin d’année 1955, cette lacune est enfin comblée : une personne désirant garder l’anonymat, a offert à la paroisse de Rochechouart la cloche qui manquait.
Cette cloche a été fondue par les Établissements “Bollée” d’Orléans. Elle porte gravée sur son airain, l’inscription suivante : “Je m’appelle Marguerite-Marie. Je sonne pour les morts. J’ai été bénite le 9 octobre 1955”.
En effet, au cours d’une belle cérémonie, présidée par M. l’archiprêtre Bourdery, assisté de M. l’abbé C. Straver, de Mrs Barry et Depoix, de M. Sylvain Martin, sacristain, et parmi de nombreux fidèles que la chapelle ne pouvait contenir, “Marguerite-Marie” a été bénite le dimanche 9 octobre 1955 à 15 heures.
La cloche en bronze qui pèse 55 kilos a été ensuite mise en place avec l’autorisation de la municipalité.
Elle annoncera sa première cérémonie, une messe pour les morts, le jeudi 20 octobre 1955 à 8 heures.




“Charlot”, le compagnon du dernier voyage.


C’était l’époque où, dans les campagnes, on prenait son temps pour enterrer les morts. Les travaux des champs s’arrêtaient, les habits du dimanche sortaient des armoires. À Rochechouart, “Charlot”, le fidèle cheval, le crin lustré comme s’il passait un concours, arborant fièrement plumet et cape noire, tirait lentement le corbillard orné de pompons, de lanternes et de pampilles argentées.
Hélas en 1957, “Charlot”, après toute une vie de bons et loyaux services, passa de vie à trépas, dans l’indifférence générale, lui qui avait accompagné et soutenu tant de malheurs et de souffrances.
Sa mort marquait la fin d’une époque et l’automobile allait bientôt devenir reine...
Plus de vingt ans plus tard, à Rochechouart, M. Jean-Marie Rougier, marbrier, entrepreneur de pompes funèbres, devint acquéreur de l’ancien corbillard hippomobile de la commune voisine de Cognac -cette municipalité le possédait depuis les années 1920- et tenta ainsi un retour sur le passé. Toutefois, aucun successeur à “Charlot” ne fût trouvé et la page se tourna ainsi définitivement...



  Retour haut de page