Cétait lépoque où, dans les campagnes, on prenait son temps pour enterrer les morts. Les travaux des champs sarrêtaient, les habits du dimanche sortaient des armoires. À Rochechouart, Charlot, le fidèle cheval, le crin lustré comme sil passait un concours, arborant fièrement plumet et cape noire, tirait lentement le corbillard orné de pompons, de lanternes et de pampilles argentées.
Hélas en 1957, Charlot, après toute une vie de bons et loyaux services, passa de vie à trépas, dans lindifférence générale, lui qui avait accompagné et soutenu tant de malheurs et de souffrances.
Sa mort marquait la fin dune époque et lautomobile allait bientôt devenir reine...
Plus de vingt ans plus tard, à Rochechouart, M. Jean-Marie Rougier, marbrier, entrepreneur de pompes funèbres, devint acquéreur de lancien corbillard hippomobile de la commune voisine de Cognac -cette municipalité le possédait depuis les années 1920- et tenta ainsi un retour sur le passé. Toutefois, aucun successeur à Charlot ne fût trouvé et la page se tourna ainsi définitivement...
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