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La maréchaussée à Rochechouart






En 1770, il y avait à Rochechouart une sous-brigade de maréchaussée. Elle était logée de 1770 à 1776 dans la maison des mineurs de Lavaud, moyennant la somme de 110 livres par an.
La sous-brigade de maréchaussée était composée de trois hommes et trois chevaux. L’un de ces hommes était sous-brigadier et s’appelait Jousseaux.
À la Saint-Michel de 1776, la maison des mineurs de Lavaud fut abandonnée et la nouvelle caserne fut installée dans une maison de M. Périgord, moyennant 170 livres. Cette maison était “sise aux faubourgs de la présente ville de Rochechouart, devant la place publique appelée Porte-Marchedieu”. La sous-brigade y demeura jusqu’à l’année 1778, époque de la suppression de la maréchaussée à Rochechouart.
Après cette suppression, il n’y eut de maréchaussée qu’à Saint-Junien et à Chabanais. Les gendarmes de ces deux localités voisines étaient du reste chargés du service de Rochechouart, où ils devaient se rendre les jours de foire et de frairie, ou sur l’appel du subdélégué et des administrateurs de la ville.
Depuis l’année 1781, la vicomtesse de Rochechouart et les trois états de la vicomté sollicitaient en vain du maréchal de Ségur, l’installation d’une brigade de maréchaussée à Rochechouart. Les dépradations étaient nombreuses, les routes n’étaient pas sûres, et même dans les rues de la ville il y avait eu des tentatives de vols. La maréchaussée de Saint-Junien était trop éloignée et montrait également peu de zèle et de bonne volonté.
Malgré toutes les demandes et tous les efforts effectués (voir ci-dessous), Rochechouart n’eut plus de maréchaussée. Il lui fallut attendre la création de la gendarmerie pour posséder dans ses murs une brigade de soldats, gardiens de la paix et de la sûreté.




Situation à Rochechouart après la suppression de la maréchaussée :

Cette situation est dressée dans une lettre de M. De Beaulieu, subdélégué à Rochechouart, écrite le 3 Juillet 1786 :
“Il a été commis dans la ville et les environs plusieurs délits, dont quelques-uns graves. Un taillandier a été arrêté et volé aux abords de Rochechouart, plusieurs jardins ont été dévastés. On a entrepris de forcer une maison, on a volé un lit au village de La Bussière, paroisse de Vayres, on a arrêté et tenté de voler un voiturier dans la rue. Il s’est écrié et quelques bourgeois ont été à son secours, ont arrêté et conduit en prison les assaillants. Le voleur du lit a été arrêté, et comme on le soupçonnait d’être l’auteur ou le complice des autres délits commis, les habitants se sont attroupés, l’ont arrêté et emprisonné.
Il semble que dans ces circonstances les cavaliers de maréchaussée à la résidence de Saint-Junien et Chabanais, chargés de faire le service en ce lieu, auraient dû le faire avec plus d’exactitude. Cependant ils ont négligé de se présenter ici le 12 juin, qui est foire la plus nombreuse, le jour de la Saint-Paul, qui est jour de frairie et d’assemblée, et le premier juillet qui est aussi jour de foire.
Je crois qu’il est de mon devoir de vous instruire de cette négligence de la part de la maréchaussée, et de vous prier de leur enjoindre de faire à l’avenir leur service plus exactement.”

Réponse de l’intendant, le 11 juillet 1786 :
“J’ai reçu, Monsieur, la lettre que vous m’avez écrite au sujet des différents actes qui se sont commis dans votre ville et aux environs.
L’exemple que la justice va faire sur les particuliers qui ont été arrêtés, mettra fin sûrement à ces sortes de désordre.
Je vais écrire à M. le Maréchal de Ségur pour me plaindre de la négligence avec laquelle la brigade de Saint-Junien fait le service de Rochechouart.”




Demandes de la vicomtesse de Rochechouart, Marie-Victoire Boucher :

Lettre en date du 1er août 1786, à l’intendant de Poitiers :
“Il y a bien longtemps, Monsieur, que j’ai sollicité M. le Maréchal de Ségur pour obtenir une brigade de maréchaussée à Rochechouart. Les principaux habitants et toute la noblesse du canton se joignirent à moi parce que dès lors, le besoin en était urgent et évident. Il n’a fait qu’augmenter, quoique la distance de Rochechouart à Saint-Junien soit courte, vous savez la difficulté des chemins rendus impraticables l’hiver par les eaux et les neiges, de façon qu’il n’y a que la brigade de Chabanais qui peut faire des tournées bien insuffisantes au bon ordre. ......Je vous demande donc, avec instance, d’être favorable à ma présente demande, dans le compte que vous rendrez au ministre, des lieux où une brigade est le plus nécessaire.”

Lettre en date du 11 août 1788 au Maréchal de Ségur :
“Trouvez bon, Monsieur, que je renouvelle une demande que j’ai déjà eu l’honneur de vous faire au mois d’août 1786, au sujet d’une brigade de maréchaussée très essentiellement nécessaire à la ville de Rochechouart, par la difficulté, pour ne pas dire l’impossibilité des chemins qui répondent aux lieux qu’habitent les brigades voisines.......L’inconvénient de ces distances est si grand que dans ce moment mes prisons sont pleines de malfaiteurs qui ont été arrêtés par des huissiers ou par des bourgeois ....”



Requête au roi, des trois états de la vicomté de Rochechouart (date inconnue) :

“Les trois états de la vicomté de Rochechouart, bourgs et lieux circonvoisins, ne craignent pas d’avancer qu’il y a peu de villes ou bourgs dans le royaume, où il soit aussi nécessaire pour le bon ordre et la sûreté publique, d’établir une résidence de cavaliers de maréchaussée, les paysans et habitants n’étant que trop connus pour violents, emportés et capables d’occasionner des rixes et batailles et commettre toutes sortes de ruines par l’impunité résultant de ce que dans l’intérieur de la ville, les officiers de la justice, lorsqu’ils veulent faire la police et maintenir le bon ordre, même en plein jour, et à plus forte raison dans l’obscurité de la nuit, exposeraient leur vie, s’ils paraissaient pour vouloir contenir ceux qui s’écartent...”

Sources : Étude du docteur Marquet -1903-




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