Cest au sortir de la guerre que Mme et M. Restoueix prennent la gérance du magasin dalimentation de lUnion Syndicale Ouvrière.
Cette organisation (coopérative de consommation basée sur le mutualisme en vue de lachat en gros de biens de consommation), avait été créée en 1902 à St-Junien lors des grèves des ouvriers des mégisseries, et avait étendu son activité par louverture de plusieurs magasins à St-Junien et dans les communes proches. Lensemble de ces commerces comprenait des boucheries, des charcuteries, des quincailleries, des merceries, des boulangeries, la vente de chaussures et de combustibles.
Après la libération de 1945, lUnion Syndicale Ouvrière, reprenait son essor et créait une vingtaine de succursales (celle de Rochechouart occupée par Mme et M. Restoueix portait le numéro 19) en Haute-Vienne, Charente, Dordogne et Vienne.
Dans les années 1960, face aux géants de la grande distribution, lUnion Syndicale Ouvrière se regroupa avec la coopérative de Saintes et les sociétés des coopératives de lunion de Limoges et de Vierzon. Cette association deviendra par la suite le groupe Coop Atlantique.
Mme et M. Restoueix doivent faire face aux difficultés du ravitaillement des années daprès-guerre, mais petit à petit la clientèle se fait plus nombreuse. Lemplacement du magasin au centre ville est idéal. Le sérieux et le dévouement de Mme et M. Restoueix font le reste.
Les journées ne sont pourtant pas de tout repos pour ces derniers. Outre la tenue du magasin, il faut assurer les commandes, réceptionner les livraisons, réaliser létalage des fruits et légumes à lextérieur à la belle saison. Il faut surtout préparer le camion pour les tournées dans la campagne...
En 1970, le magasin changera de situation et rejoindra la place de léglise, emplacement actuel du commerce dalimentation Coop (2013). Place Dupuytren, le commerce dun photographe, M. Fages, prendra la succession.
Mme et M. Restoueix cesseront définitivement leur activité en 1979.
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Cétait le temps où la tournée de lépicier, comme celle du facteur, tissait du lien social dans les campagnes.
Dans les villages, les fermes isolées, au jour et à lheure fixés, les ménagères s'apprêtaient, la liste de commissions et le porte-monnaie à la main.
Le coup de klaxon annonçant larrivée du camion était superflu... Il avait déjà été repéré par le fenêtrou de la maison dhabitation.
Les portes du magasin ambulant souvraient alors, laissant échapper ses agréables effluves de café fraîchement empaqueté et dépicerie. Tout en servant les clients, le commerçant échangeait les dernières nouvelles de la ville avec les potins de la campagne. Des échanges de services se faisaient également.
Ces tournées sont devenues malheureusement de plus en plus rares aujourdhui, les causes étant certainement les moyens de communication facilités, la présence des supermarchés, la disparition croissante des petits commerces de proximité, et la désertification progressive des petits villages et des campagnes....
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