Récit de labbé Duléry :
Le 2 Avril 1513, le vicomte François de Pontville, qui passait pour être très
jaloux, était parti pour la chasse, selon son habitude, lorsque M. Bermondet
de Cromières vint lui rendre visite.
Il fut reçu par la vicomtesse, en labsence de son époux.
M. de Cromières avait de très belles mains et justifiait sous tous les rapports, la réputation des Bermondet depuis longtemps nommés les beaux Cromières.
Prié de sasseoir à la table de la vicomtesse, il ne crut pas pouvoir décliner
lhonneur dune telle invitation.
Le vicomte narrivant pas, lon se mit à table et M. Bermondet partit un peu avant le retour du seigneur.
À larrivée de celui-ci, la dame lui fait part de ce qui sest passé et des
regrets de M. de Cromières de ne point l'avoir rencontré.
Elle lui parle avec enthousiasme de lélégance du marquis , de la beauté de ses mains, du plaisir que lui a fait éprouver sa visite.
Le vicomte écoute avec impatience les éloges donnés au visiteur. Le venin de
la jalousie sinsinue dans son coeur, lui trouble lesprit.
Il sort brusquement, ordonne au chef du poste militaire de faire monter à cheval Anizi, Lachapelle, Indant et Lenègre, sélance avec eux aiguillonné par la colère, rejoint sur la place de Saint-Laurent-sur-Gorre M. de Cromières qui, layant aperçu, savançait avec politesse pour le saluer, fait un signe à ses cavaliers et linfortuné magistrat tombe sous leurs poignards...
Le farouche vicomte descend alors de cheval, coupe une main de sa victime, la place dans une boîte, revient à Rochechouart, entre dans la chambre de son épouse, couvert de poussière et de sang et lui présente lhorrible trophée en disant : Madame, voici lobjet de votre admiration, de votre idolâtrie...Cest la belle main du marquis de Cromières...
|