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  Le circuit “Baijard”

Cyclisme : Henri Baijard

1909  -  1910  -  1911  -  1912  -  1913



C’était le temps héroïque des compétitions cyclistes. Henri Desgrange venait de créer en 1903 l’épreuve qui allait devenir au fil du temps un monument du sport national, le “tour de France”, et en ces années 1910 les coeurs vibraient aux exploits des forçats de la route représentés par Octave Lapize, Gustave Garrigou, le malchanceux Eugène Christophe et les belges Odile Defraye et Philippe Thys.
Au niveau régional, les courses cyclistes commencent à faire partie du programme des festivités lors des fêtes locales, et les premiers champions régionaux se révèlent.
Parmi ces derniers, un jeune rochechouartais, Henri Baijard, sort très vite du lot et fait étalage de toute sa classe dans des courses de prestige, notamment lors du championnat de la Haute-Vienne et surtout lors du tour de France des indépendants en 1910 (14 étapes de plus de 200 kms), épreuve dans laquelle il allait prendre la 34ème place sur plus de 500 partants.
Il est difficile de s’imaginer aujourd’hui les difficultés rencontrées par ces jeunes sportifs à cette époque : des distances de compétitions très élevées sur des routes de terre souvent mal entretenues, une assistance quasi-inexistante, de très longs déplacements par le train avec le matériel et le reste du trajet pour rejoindre le lieu de départ...à vélo !
En tentant de retrouver son palmarès (les documents existants sont rares..), on découvre qu’Henri Baijard a été aussi malchanceux que talentueux. Malchanceux lors de ses dernières années de compétition, mais surtout malchanceux de se retrouver en pleine jeunesse emporté dans la tourmente de la grande guerre où il y laissera sa jeune vie.
Le 14 juillet 1927 et pendant de nombreuses années qui suivront, les rochechouartais lui rendront hommage en créant le prix cycliste “Baijard” sur le circuit Rochechouart-La Pouge-Biennac-Rochechouart, terrain de ses premières heures de gloire et circuit qui finira par porter son nom.


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1909 : les premières victoires

Sans-doute la première victoire d’Henri Baijard, lors de la fête locale de Videix le 1er août 1909. Le 1er prix était de 12 francs.

1er novembre 1909 : vainqueur sur le circuit qui portera son nom...

Ce jour de Toussaint 1909 a lieu à Rochechouart une grande course régionale de bicyclettes, organisée par un groupe de jeunes gens de la ville.
Le parcours est le suivant : Rochechouart- gare (départ), Labrousse, La-Pouge, Biennat, Rochechouart-gare (arrivée), circuit à effectuer 15 fois, soit un parcours de 120 kms.
Les inscriptions ont eu lieu chez M. Villette, menuisier à Rochechouart pour la somme de 1 franc par participant.
Des prix de 40, 30, 20 et 10 francs sont attribués aux premiers arrivants.
La course est lancée à 8 heures et 9 coureurs sont sur la ligne de départ.
Dès le début de la course le jeune champion rochechouartais Henri Baijard s’assure 5 minutes d’avance sur ses adversaires au premier tour et termine premier au bout des 15 tours avec 21 minutes d’avance.
Le 2ème peloton est formé de 3 coureurs : Brandy, Villette et Pierre Bonnaud. Plus loin vient Bonnaud Jean qui tente de rattraper ses adversaires.
Le classement à l’arrivée est le suivant :
1er Henri Baijard (Rochechouart) sur bicyclette Peugeot.
2ème Henri Villette (Rochechouart) sur bicyclette Thomann qui bat au sprint le 3ème Brandy (Saillat) sur bicyclette Terrot.
4ème Bonnaud Jean (Chabanais) sur bicyclette Dexter à un demi tour.


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1910 : naissance d’un champion

15 mai 1910 : Baijard reste maître sur ses terres...

Ce 15 mai 1910, à l’occasion de la frairie de Biennat, est organisée une course locale de bicyclettes de 30 kms.
Le parcours est le suivant : Biennat, La-Nouzille, St-Laurent-sur-Gorre, St-Cyr, Chez-Moutaud, Biennat.
1er prix 15 francs, 2ème prix 10 francs, 3ème prix 5 francs.
Le classement à l’issue de l’épreuve est le suivant :
1er Baijard (Rochechouart) sur bicyclette Peugeot en 1 heure 2 minutes.
2ème Brandy (Rochechouart) sur bicyclette Labor en 1 heure 3 minutes.
3ème Villette (Rochechouart) sur bicyclette Thomann en 1 heure 5 minutes.
4ème Roch (Rochechouart) sur bicyclette Terrot en 1 heure 8 minutes.

16 mai 1910 : 5ème de Rochechouart - Angoulême et retour.

Le 16 mai 1910, pour les fêtes du lundi de Pentecôte, une course cycliste de fond, locale et régionale est organisée sur une distance de 130 kms.
Le parcours est le suivant ; Rochechouart - Angoulême aller et retour. Départ de Rochechouart au lieu-dit “le pont-du-bois” à 6 heures du matin, Massignac, La-Rochefoucauld, Angoulême et retour par La-Rochefoucauld et Chabanais. Arrivée à Rochechouart près du cimetière.
Les prix : 40 francs et une paire de boyaux d’une valeur de 30 francs offerts par la maison Peugeot au premier, 40 francs au 2ème, 30 francs au 3ème, 20 francs au 4ème.
19 coureurs sont présents sur la ligne de départ.
Baijard se classe 5ème de cette course dans le même temps que Villette et Mazabraud. La course est remportée par Bernazeaud d’Angoulême sur bicyclette Terrot en 4 heures 25 minutes, devant Chagnaud d’Angoulême sur bicyclette Labor.

17 juillet 1910 : Baijard remporte le championnat de la Haute-Vienne.

Le 17 juillet 1910, Henri Baijard remporte le championnat de la Haute-Vienne disputé sur le parcours Limoges - Chabanais et retour.

31 juillet 1910 : Baijard vainqueur du grand prix de la Haute-Vienne à Limoges.

31 juillet 1910 : par un temps exécrable, 47 coureurs (sur les 130 coureurs inscrits) sont au départ de la course cycliste “Le grand prix de la Haute-Vienne” à Limoges.
Baijard confirme son titre de champion de la Haute-Vienne, conquis une quinzaine de jours auparavant et remporte la victoire.



7 août au 4 septembre 1910 : le tour de France “Peugeot-Wolber” des indépendants.

La grande aventure...

Le 7 août 1910, Henri Baijard et son camarade Villette, tous les deux de Rochechouart s’embarquent dans la grande aventure du tour de France des indépendants plus connu sous le nom de tour de France cycliste “Peugeot-Wolber”.
14 étapes de plus de 200 kms sont au menu de cette épreuve, entrecoupées de journées de repos.
La concurrence est relevée puisque plusieurs coureurs parmi les 526 partants s’illustreront ensuite au niveau professionnel, notamment Henri Pélissier qui remportera le tour de France des professionnels en 1923.

Un comportement prometteur...

Henri Baijard va se classer 34ème du classement final de ce tour (remporté par René Guénot) après avoir terminé à la 9ème place de l’étape Valence-Marseille.
Cette performance est remarquable pour un jeune coureur qui ne pratique la compétition que depuis seulement deux années.
Les camarades de la manufacture de chaussures de Rochechouart font une collecte et lui en envoient le montant en guise d’encouragement.

Image du tour de France “Peugeot-Wolber” : ravitaillement des coureurs à Soissons lors de la 1ère étape Paris - Reims.

Image du tour de France “Peugeot-Wolber” : le futur crack Henri Pélissier remporte l’étape Toulouse - Bordeaux.

Retour triomphal à Rochechouart.

Le 8 septembre 1910, à 19H, un groupe de sportsmen de Rochechouart s’est réuni pour un banquet servi à l’hôtel Pouméroulie, pour fêter le retour triomphal des deux jeunes cyclistes H. Baijard et H. Villette, de la fameuse randonnée du tour de France des indépendants, organisée par la grande maison Peugeot et Wolber.
Malgré le scepticisme de certains, les deux jeunes rochechouartais ont bouclé le grand tour, et l’un d’eux, Henri Baijard, a même pris une place très honorable en se classant 34ème sur plus de 300 arrivants.



1910 : la fin de saison.

Henri Baijard remporte le 2 octobre 1910, la course internationale de 100 kms à Bellac (87).

Le 2ème circuit cycliste Rochechouart - La Pouge - Biennat - Rochechouart.

Le 30 octobre 1910 une grande course cycliste nationale est organisée à Rochechouart sur le traditionnel circuit Rochechouart - La Pouge - Biennat - Rochechouart (14 tours). Une souscription a été présentée au public sportif de la ville et les prix suivants ont été fixés :
1er prix 80 francs, 2ème prix 50 francs, 3ème prix 25 francs, 4ème prix 15 francs et un déjeuner chez M. Beausoleil offert par un sportsman de Paris.
Le départ a lieu à 7H30 précises rond-point Gambetta. L’arrivée est marquée par des drapeaux et a lieu route de St-Junien, cette arrivée ne pouvant se faire comme l’année précédente route de Nontron par suite des travaux des tramways.
12 coureurs sont au départ sur les 18 inscrits. Le départ est donné par M. Sialelli, sous-préfet de Rochechouart.
Après seulement quelques kilomètres, Baijard, Machette et Mazabraud se détachent. Machette abandonne ensuite et, au 12ème tour de circuit, Baijard et Mazabraud comptent un tour d’avance sur les autres coureurs. Ils franchissent ensemble la ligne d’arrivée devant 500 personnes qui leur font une chaleureuse ovation.
Le classement :
1ers Mazabraud, Baijard sur cycles Peugeot, pneus Lion.
3ème Villette sur cycle Alcyon, pneus Dunlop.
4ème Langlade.
5ème Barbaud.


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1911 : Baijard confirme ses qualités.

Henri Baijard remporte le 16 avril 1911, la course de Brigueil (Charente) sur le parcours Brigueil - Confolens - Chabanais - St-Junien, soit 65 kms, devant Machette et Faucher de Limoges.

Baijard, malchanceux au circuit de la “Côte d’argent et des Pyrénées”.

Cette course d’un total de 640 kms disputée en 4 étapes, se déroulait du 26 au 29 avril 1911 et partait de Bordeaux.
À l’issue de la 1ère étape Bordeaux-Dax, Baijard s’était classé 5ème. Mais dans la 2ème étape, Dax-Auch (190 kms), après qu’un groupe de 7 coureurs dont Baijard se soit détaché, à Thil près d’Orthez et à 40 kms du but, ce dernier chutait lourdement avec le coureur Belaubre.
M. Goguel, directeur de la succursale Peugeot de Bordeaux, qui suivait la course en auto, transporta le blessé à l’hôpital d’Orthez, où les soins nécessaires à son état (onze points de suture) lui ont été prodigués.

Baijard, deuxième du “Trophée de France”.

Le 25 juin 1911 se disputait à Cahors la demi-finale du “Trophée de France” sur un parcours de 140 kms. Paul Mazabraud de Limoges est arrivé premier en parcourant la distance en 4heures 44 minutes. Henri Baijard, à 100 mètres, a pris la 2ème place.
Le jeune rochechouartais Villette, s’est classé 6ème.

14 juillet 1911 : nouvelle victoire pour Baijard.

Le 14 juillet 1911 une course était organisée sur un circuit de 85 kms : départ de Limoges, passage à Saint-Junien, Rochechouart, Saint-Laurent-sur-Gorre, Séreilhac, Aixe-sur-Vienne, arrivée à Limoges.
Sous une très forte chaleur avoisinant les 30 degrés, Henri Baijard a remporté la victoire en 2 heures 39 minutes, laissant son second Mazabraud à 9 minutes


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1912 : des succès et....de la malchance.

Henri Baijard porte ici fièrement sur son maillot, le lion de la marque Peugeot, marque qu’il défendra pendant plusieurs années. En 1912 il sera équipé par les cycles “Rochet”.

8 avril 1912 : Baijard, deuxième du circuit “Alcyon”.

Le lundi 8 avril 1912 se disputait le circuit “Alcyon”, 155 kms sur le parcours suivant : Périgueux, Sarliac, Thiviers, St-Jean-de-Côle, St-Pardoux, Nontron, Mareuil, Verteillac, Ribérac, Tocane, Mensignac, Gravelle, Razac, Périgueux.
Baijard s’étant échappé avec Cailloux 50 kms après le départ, les deux hommes possédaient à Nontron 3 minutes d’avance sur leurs plus proches concurrents.
Peu-après cette localité, dans une descente dangereuse, Baijard est victime d’une chute. Touché au genou, de premier il passe dernier. Alors qu’à Ribérac il rejoignait le deuxième peloton, il est victime d’une crevaison entre Mensignac et Gravelle.
Il réalisera cependant l’exploit de prendre finalement la 2ème place de cette course derrière Cailloux et devant Desvilles 3ème, Camblong 4ème et Stanislas 5ème.

Le 12 mai 1912, lors de l’éliminatoire pour le “Trophée de France”, circuit de 130 kms qui passait par Rochechouart, Baijard qui en début de course était en tête, cassait sa chaîne par deux fois et était contraint à l’abandon.
L’épreuve était finalement remportée par Pariset en 4 heures 45 minutes devant Mazabraud à une roue et Morin à une longueur.

26 mai 1912 : Baijard remporte Limoges - Bessines et retour.

Par un temps froid, le 26 mai 1912, Henri Baijard a remporté l’épreuve cycliste interclubs organisée par le R.C.L. : Limoges - Bessines et retour.
Il laisse le second de l’épreuve, Pariset, à 5 minutes. Lafarge est 3ème, Machette 4ème. Le temps réalisé par Baijard est de 2 heures 16 minutes 28 secondes.

Le 14 juillet 1912, 28 coureurs prennent le départ du grand prix “Rochet”, épreuve de 155 kms sur le parcours Ribérac - Mareuil - Nontron - Périgueux - Mussidan - Ribérac.
Alors qu’il était en tête en début de course, Baijard a été victime d’une erreur de parcours. Après être revenu sur le bon trajet en perdant tout le bénéfice de son précédent effort, il n’est pas parvenu après une chasse de 140 kms à revenir sur le premier peloton de 5 hommes. Il termine 6ème à quelques minutes seulement du vainqueur Suberville de Toulouse.

Le 15 juillet 1912, Henri Baijard prenait sa revanche en remportant à Limoges la course interclubs ouverte à tous les coureurs de la région du centre licenciés dans un club affilié à “L’Union Vélocipédique de France”, sur le circuit de 80 kms : Limoges - Ambazac - Laurière - Bersac - Limoges.
Le vainqueur, sur bicyclette “Rochet” l’emportait avec 15 minutes d’avance sur son suivant immédiat.

21 juillet 1912 : Baijard remporte le brevet militaire des 100 kms.

Ce 21 juillet 1912 sept hommes ont pris le départ du brevet militaire des 100 kms organisé par le R.C.L.. Le départ a été donné à 6 heures 50 par M. Malinvaud, chef-consul de l’U.V.F..
Baijard l’a emporté en 3 heures 22 minutes 30 secondes devant Malinvaud à 12 minutes, Machette, Barrier, Dourdet et Bonnet.
Le record de 3 heures 16 minutes est toujours détenu par Pariset.

28 juillet 1912 : Baijard remporte le grand prix départemental.

Plus de 200 coureurs sont au départ le 28 juillet 1912 de ce grand prix départemental organisé par la maison “Jouhaud”.
Baijard l’a emporté en 2 heures 36 minutes devant Vergaud à une longueur. Viennent ensuite Dutrop en 2 heures 40 minutes, Beauduffe, Bargue, Lafarge, Machette puis Malinvaud, premier des débutants.

8 septembre 1912 : Baijard malchanceux dans Limoges - Périgueux - Limoges.

En tête avec Mazabraud de l’épreuve cycliste Limoges - Périgueux - Limoges, Henri Baijard, victime d’une crevaison à quelques kilomètres de l’arrivée a été contraint à l’abandon.
Mazabraud a remporté l’épreuve, battant son précédent record de 18 minutes et 10 secondes. La distance (200 kms), a été couverte en 6 heures 44 minutes.

10, 14 septembre 1912 : Baijard remporte deux belles épreuves.

Le 10 septembre 1912, Baijard remporte la victoire dans la course Piégut - Nontron - Piégut - Javerlhac - Piégut (80 kms).
Cailloux de La Force (Dordogne) est 2ème, Moze de Ribérac 3ème, Chauvière de Périgueux 4ème.

Le 14 septembre 1912 Baijard récidive et gagne la magnifique épreuve cycliste organisée par M. Riffaterre à Bourganeuf, devant Grousselas de Lavaveix, Simon de Lavaveix, Titout de Couzeix et Moreau de Limoges.

23 septembre 1912 : 3ème circuit Rochechouart - La Pouge - Biennat -Rochechouart :
Tous contre Baijard !

Le 23 septembre 1912, dans le cadre des festivités de la “Félibrée”, une grande course cycliste internationale est organisée à Rochechouart. Elle emprunte pour la 3ème fois le circuit désormais classique : Rochechouart - La Pouge - Biennat - Rochechouart.
Quinze tours sont au programme, soit 135 kms. Le départ a lieu rond-point Gambetta.
Les prix sont importants (100 francs au 1er, 60 francs au 2ème, 40 francs au 3ème etc..), ce qui explique la présence de coureurs de renom : Baijard est le seul représentant de sa marque (cycles Rochet). La maison Peugeot a délégué dans cette épreuve ses deux meilleurs routiers bordelais, Holstein et Chadaud, champions de la saison, encadrés des Rondaud, Roy, Ardoin etc... tous coureurs réputés d’Angoulême. Mazabraud de Limoges est présent également.
À 7H 25 le départ est donné à une douzaine de coureurs.
Au 1er tour, un peloton de tête de 7 coureurs se forme. Il ne se disloquera plus qu’à la fin de la course et suite aux crevaisons. Mazabraud, qui souffre de blessures à la jambe et au bras contractées la veille, ne peut suivre le train d’enfer imposé dès le début de la course et abandonne.
Chadaud de Bordeaux a la malchance de crever deux fois, puis c’est au tour de Rondaud d’Angoulême qui abandonne.
Malgré de multiples démarrages au 14ème tour, c’est le groupe de tête de cinq coureurs qui se présente groupé pour l’arrivée.
À 50 mètres de la ligne, Holstein et Ardoin démarrent suivis aussitôt par Baijard, qui, en quelques coups de pédales, remonte Ardoin et termine 2ème à une longueur d’Holstein, arrivé premier. Le public lui fait une ovation bien méritée.
Ardoin se classe 3ème, Dupont 4ème, Roy 5ème.
Chadaud, malgré les crevaisons a tenu à terminer. Il se présente 7 à 8 minutes plus tard. Spontanément, le comité lui ouvre une souscription qui produit la somme de 30 francs 65.

6 octobre 1912 : Baijard remporte la course Saint-Léonard - Bourganeuf et retour.

Ce 6 octobre 1912, Henri Baijard remporte la course St-Léonard - Bourganeuf et retour disputée à vive allure. La victoire s’est jouée de peu, une roue seulement séparant Baijard du second Titout. Vergnaud prend la 3ème place, Gillet la 4ème, Beauduffe la 5ème.


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1913 : déjà le crépuscule d’une carrière....

Contre toute attente, cette année 1913 qui devait être pour Baijard celle de la consécration pour un athlète dans la plénitude de ses moyens, sera celle, de la fin prématurée d’une carrière.
Le 24 mars 1913, il débute sa saison à Bourganeuf dans une compétition qu’il a remportée l’année précédente. Tout se passe bien jusqu’à la mi-course où il est en tête avec un autre coureur. Mais soudain, victime de maux de ventre, il est contraint à l’abandon.
Le 1er mai, à Vieilleville (Creuse), il termine 3ème de la course dans le même temps que le vainqueur Peyrode de Bellac.
Le 13 juillet, il est au départ parmi 54 concurrents du “Circuit du Centre”, organisé par le “Courrier du Centre”, sur le parcours de 295 kms, Limoges -Brive - Limoges.
Alors qu’il se trouvait dans le groupe de tête, il est victime d’une chute sérieuse à la sortie de Périgueux. Cette chute nécessitera son transport en voiture au poste médical de secours de Brive.
À compter de cet évènement, le nom de Baijard disparaît des tablettes sportives.
Le 23 novembre 1912, à l’issue d’une saison émaillée de succès, Henri Baijard s’était marié. Peut-être de nouvelles responsabilités familiales sont-elles venues émousser sa soif de victoires.... Mais surtout, en cette année 1913, les grondements du canon vont bientôt se rapprocher de la frontière franco-allemande et toute la jeunesse commence à être mobilisée pour défendre la patrie.

Le 9 février 1915, à 22 ans, Henri Baijard est emporté par une maladie contractée sur le champ de bataille. Son nom figure désormais au milieu de celui de ses camarades disparus au champ d’honneur, sur le monument aux morts de la ville de Rochechouart.
Henri Baijard a été une étoile filante dans le ciel du sport rochechouartais, une étoile tellement brillante..., mais malheureusement tout aussi éphémère... Le souvenir de ses exploits restera cependant ancré à jamais dans la mémoire collective.



Dans l’ombre de Baijard : Henri Villette.

Dans l’ombre de Baijard, il ne faudrait pas oublier le nom d’Henri Villette, ce jeune rochechouartais, fidèle compagnon de toutes les aventures.
Même si les performances de ce dernier n’atteignent pas le même niveau que celui de son illustre camarade, il n’a pas moins accompagné celui-ci dans ses nombreuses et rudes péripéties. Il a certainement joué auprés d’Henri Baijard un rôle essentiel de soutien moral dans les moments difficiles inhérents à ce sport.
Henri Villette a terminé ce très difficile tour des indépendants en 1910, ce qui n’était pas à la portée de tout le monde...
On le retrouve ensuite à de multiples reprises très bien classé, dans le sillage de son ami Baijard. Il aurait été injuste de ne pas rendre hommage à ce compagnon d’entraînement, ce coéquipier fidèle, mais également ce cycliste de grande valeur.